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mascotte est le prétexte pour mettre en place une activité
Ma collègue de CE1
de l'école primaire d'à côté avait envie de faire lire
ses élèves devant un vrai public afin de les encourager à
lire de façon expressive. Et
pour ceux qui avaient plus de difficultés, les encourager à progresser
pour aller, eux aussi, chez les MS.(cela leur faisait plaisir de retourner dans
leur ancienne classe : à moi aussi, car ils semblaient vraiment en garder
un bon souvenir). Afin
de ne pas avoir un trop grand groupe parfois impressionnant pour des apprentis
lecteurs nous avions décidé qu'un groupe ( soit 7 enfants à
chaque fois) de ma classe irait chez elle pendant que deux de ses élèves
viendraient lire un livre aux maternelles à raison d'une fois par semaine.
Pendant ce temps, elle lirait un livre au reste de sa classe et à mon petit
groupe (au CE1 on adore encore qu'on vous lise une histoire !...) Je
confiai à ma collègue une série d'albums que ses élèves
devaient "préparer" mais lui laissai la liberté de l'ordre
en fonction de la difficulté de chaque livre et du niveau de ses élèves
. Restait maintenant
à trouver le biais qui allait permettre aux deux classes de se rencontrer...
bien sûr la mascotte allait nous servir de prétexte, voici comment
: |
Un matin les enfants arrivent en classe et s'activent normalement quand l'un deux
s'aperçoit que le copain de Picandou (voir
la page de l'arrivée)
n'est plus là. Il n'est pas parti chez un enfant. On demande à Picandou
qui se met à pleurer et nous dit entre deux sanglots ( oui...je pleure
bien aussi façon hérisson !...) "mon copain a disparu dans
la nuit et j'ai eu beau l'appeler il n'est pas revenu , aidez-moi à le
retrouver, je suis si triste !" On
retourne la classe...personne. On demande à notre Atsem...elle ne sait
pas. On en profite pour visiter tous les recoins de notre école:
on va voir dans les autres classes...personne n'a vu le copain de Picandou,
on va voir dans la salle de jeux, dans la tisanerie, dans les toilettes, dans
le dortoir, à la cantine, dans la cour, dans le bureau de la directrice...des
endroits pas encore repérés par tous les enfants. Cela
permet ainsi de se familiariser avec des endroits dans lesquels ils ne vont pas
tous : le dortoir, la tisanerie, le bureau, la cantine mais également avec
des personnes. Nous interrogeons les adultes de l'école et ceux de
la cantine qui sont différents: il faut expliquer ce que nous voulons,
décrire le copain mais nos recherches restent infructueuses.
De notre cour, nous apercevons l'école primaire et si personne ne pense
à y aller, Picandou le suggère discrètement. Nous voilà
donc partis , il faut traverser la cour des grands ("...pourquoi y'a pas
de jeux ?...") et aller frapper aux portes... renouveler notre requête.
Certains enfants s'enhardissent, le discours est plus rôdé et plus
clair. Enfin nous parvenons à la classe de CE1: la maîtresse
a mis ses élèves dans la confidence, il sont ravis de jouer un peu
la comédie aux petits. Les enfants n'ont plus aucune appréhension
et se précipitent sur leur mascotte qui trône sur une table.
La maîtresse explique qu'ils l'ont trouvée ce matin et qu'elle était
venue dans leur classe car elle avait envie d'écouter des enfants lire...
Nous invitons les grands à venir goûter avec nous pour les remercier
(ce sera notre préoccupation pour les jours à venir : faire des
gâteaux, des brochettes de bonbons, des sets de table, des lumignons avec
des mandarines etc...) Le
jour du goûter ce sont les grands qui nous proposeront de venir dans notre
classe nous lire des histoires pour que notre mascotte n'ait plus besoin de se
sauver.
Ces échanges de lecture
sont très profitables à tous : les primaires sont très fiers
de revenir en maternelle en lecteurs et les maternelles comprennent petit à
petit qu'ils deviendront comme eux. Attention les maternelles sont un public
très exigeant et si le livre ou les lecteurs ne les intéressent
pas, ils n'ont pas d'état d'âme ! Ils boycottent. La maîtresse
de CE1 a donc commencé par envoyer ses bons lecteurs et je suis restée
très vigilante pour aider ceux qui avaient encore quelques difficultés.
Les deux CE1 lisent une page à tour de rôle et montrent les illustrations,
des vrais pros ! Chaque livre raconté est laissé en classe et nous
faisons une affiche avec la photocopie de la couverture du livre, les noms des
lecteurs et la date de lecture. Ils peuvent faire l'objet d'une exploitation plus
approfondie ou de peintures ou de travail manuel dont on fait cadeau aux grands.
Les CE1 reviennent tous au moins deux fois dans l'année et on peut apprécier
leurs progrès. Nous
avons aussi mis en place des échanges TPS/PS et CM ainsi que GS et CP dans
le même ordre d'idées. Avec
l'autre école primaire (2 classes CE et CM ) qui est un peu loin géographiquement,
nous avons mis en place des échanges mensuels (transport oblige) sous formes
d'ateliers jeux que les grands préparent pour les petits: ils
préparent avec leurs enseignants (chaque classe à tour de rôle)
des jeux de lecture, de mathématique, des parcours de motricité,
des jeux d'adresse etc ... soit en tout 6 ateliers en rapport avec l'époque
ou le thème de vie du moment (en concertation avec les collègues
pour adopter les préoccupations de l'une ou l'autre école : les
primaires peuvent ainsi approfondir leurs connaissances en essayant de les adapter
aux petits ou s'informer de ce que les maternelles font. ) Le jour dit,
nous partageons tous les enfants de maternelle en six groupes mixtes PS/MS/GS
sous la responsabilité d'un adulte (les 3 enseignantes de maternelle, nos
2 atsem et le collègue de primaire). Ce mixage permet aux maternelles de
s'entraider, de prendre plus en considération les plus petits qui réussissent
mieux dans certaines activités Les primaires se répartissent
dans les classes, la salle de jeu, le hall, la tisanerie, pour y installer leur
atelier et se chargent de le gérer (explication du jeu, règles à
observer, bonne participation des petits) Chaque groupe dispose d'une
feuille de route avec l'ordre dans lequel il doit passer dans les divers ateliers
proposés afin d'éviter la pagaille et des attentes trop longues.
Au fur et à mesure des interventions, les primaires affinent leurs
jeux, tirent les leçons de certains échecs pour répondre
aux possibilités des maternelles (moins longs, avec des niveaux de difficultés
différents en fonction de l'âge, des dessins plus appliqués,
des écritures plus lisibles, des explications plus claires). Nos collègues
nous rapportent que leurs élèves sont très demandeurs et
s'investissent beaucoup dans ces activités.
Quand aux maternelles ils attendent leur venue avec impatience : c'est aussi un
moyen de retouver l'espace d'une matinée une grande soeur, un voisin, un
ami. Les grands prévoient souvent une récompense pour certains
jeux : un bonbon, une image, un podium pour des applaudissements, et personne
n'est oublié car les mascottes font partie de la fête. Un goûter
commun préparé par les maternelles termine ces matinées riches
en échanges en tous genres voir
la liste de livres ayant pour thème les hérissons
voir
catalogue sylemma andrieu pour un choix de marionnettes gants |
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